Los Angeles - San Francisco

3000 miles de road trip dans l’Ouest américain en trois semaines.
Première étape : le désert californien.

On avait imaginé notre roadtrip comme une traversée de grands espaces sur des routes désertes. L’univers et les hommes en auront décidé autrement puisqu’en quittant Los Angeles, c’est dans les embouteillages que commence l’aventure. Il nous faudra ainsi 6 heures pour rejoindre Joshua Tree.

Sortis de l’enfer des bouchons, on se réconforte avec un smoothie aux dattes (probablement le meilleur de tous les temps) et en allant voir d’immenses sculptures de dinosaures à la lumière du soleil couchant. 

Le temps d’arriver à Joshua Tree, la nuit est déjà tombée. On découvre le paysage à la lumière de nos phares. Alors que nous avions repérés plusieurs campings, une fois à l’intérieur du parc, sans réseau et sans carte, le plan s’est révélé plus compliqué que prévu. Le premier campement affiche complet. On continue de s’enfoncer dans le parc jusqu’au second. On aperçoit un couple autour d’un feu, on s’arrête pour leur demander notre chemin. Ils nous apprennent qu’avec un fonctionnement sur la base du « premier arrivé premier servi », le fait d’être arrivé à 22h la veille d’un long week-end ne joue pas en notre faveur. On retourne à la voiture, un peu désespérés et pour analyser les options :

  1. Aller dormir dans un motel hors de prix à 10km du parc
  2. Dormir dans la voiture quelque part en dehors du parc
  3. Se rouler par terre en espérant que quelque chose se passe

Au beau milieu de nos réflexions, on tape au carreau. C’est Luís, le mari du couple à qui l’on vient de demander conseil qui nous propose d’installer notre tente sur leur terrain. « C’est un terrain qui est censé accueillir 6 personnes, on est 2 donc si vous avez une petite tente, il n’y a pas de soucis pour qu’on partage ». Parfait, une « petite tente » c’est exactement ce qu’on a. Même encore plus petite que ce qu’on avait imaginé puisqu’un seul des matelas gonflables qu’on a achetés pour l’occasion rentre dedans. Et encore tout juste. Par rapport à l’installation de nos nouveaux voisins, notre campement fait pâle figure. Notre tente fait la taille de leur glacière. On se dit qu’on doit avoir l’air très aventureux ou très peu préparés.

Au coin du feu, Paulie et Luís nous racontent des histoires d’araignées de sable qu’on peut croiser dans le coin : « Ça ressemble à une grosse patate ; c’est la bête la plus moche que j’ai jamais vue » précise Paulie et Luís nous raconte qu’il a été poursuivi par l’une d’entre elles quand il était petit. On ne verra pour notre part que des lapins et des écureuils.

Après une nuit glacée sous la barre des zéros, il fait déjà 20 degrés à 7h du matin. On se lève au chant des coyotes et quittons le camp pour se balader avant que la chaleur du désert soit insoutenable. On découvre enfin à quoi ressemble ce parc : des forêts de Joshua trees, des montagnes de cailloux et des lézards qui se font passer pour des scorpions. À midi, on pique vers le nord direction Las Vegas pour aller demain voir le Grand Canyon.

Avant de traverser la réserve Mojave on s’arrête à Roy’s gas station, un classique de la route 66, une sorte de ville fantôme, qui fut pendant longtemps le dernier point de ravitaillement avant plusieurs centaines de miles.

On visite Mojave par la route, un safari sans animaux, avec d’un côté une grande dune de sable et de l’autre des montagnes, tous les deux moins tentant sur le moment que l’air climatisé de la voiture. Dernier arrêt avant Las Vegas, Seven Magic Mountains, sept colonnes de cailloux fluos empilés les uns sur les autres et devant lesquels les cagoles du Nevada se ruent pour faire des photos de profil.

La journée se termine par un autre safari, cette fois-ci dans les rues de Las Vegas, pour voir les jeux de lumière des façades des hôtels et le spectacle des fontaines du Bellagio en mangeant un In-N-Out.

Après avoir passé la nuit dans un hôtel avec de longs couloirs à la moquette épaisse, vient l’heure du petit déjeuner, le brouhaha de la foule au buffet se mélange aux bruits des machines à sous.

Las Vegas derrière nous, il faut presque trois heures pour atteindre le Grand Canyon, alors on ne traine pas. La route défile et avant qu’il ne soit midi on arrive au niveau de notre repère sur google map. Au-delà d’un immense parking, on aperçoit une sorte de grande bulle en plastique blanc à laquelle on accède par une porte tournante. C’est en fait une réserve indienne qui propose aux touristes des tours en bus hors de prix pour accéder au canyon. Ça coûte un bras par tête pour accéder à la plateforme au-dessus du vide et on ne peut pas prendre de photo. En revanche un employé peut en prendre une pour vous en échange de votre second bras. On ravale notre fierté sans pour autant se laisser, on fait demi-tour.

De quoi profiter des mêmes paysages qu’à l’aller mais dans le sens inverse. Le temps de trouver un nouvel objectif, Red Rock Canyon, situé à seulement 20 kilomètres de Las Vegas, que l’on a quitté 5 heures plus tôt. Dans cet parc naturel, la roche passe du vert à l’ocre d’un coin à l’autre du parc, les paysages sont superbes. Randonneurs, cyclistes, cavaliers et grimpeurs, il y a mille façons de le visiter et de quoi y passer quelques heures ou toute une journée.

Ce soir, on dort dans la Vallée de la mort. Enrichis de notre expérience à Joshua Tree, on arrive avant la nuit mais le soleil a déjà commencé sa descente et rougit le décor. On en prend plein la vue. On dort avec trois pulls de peur de revivre une nuit glacée. Il ne fera jamais moins de 15°C. C’est l’expérience qui rentre, et la sueur qui s’échappe. La journée suivante commence à l’aube. On petit déjeune devant le spectacle rocheux de Zabriskie point, on se perd dans les dunes de sable, à la recherche d’empreintes de serpents et chinchillas.

Le soleil gagne progressivement en intensité et on a de la route à faire. Huit heures, un déjeuner au bord d’un lac en guise de pose furtive à l’extrémité Sud du Sequoia national park et nous voici à Mill Valley, dans la banlieue de San Francisco, où nous serons hébergés les prochains jours.

Bilan carbone : 1301 miles

On a dormi : 2 nuits dans le désert avec les coyotes

On a gagné : 2 nuits de camping, une gourde, des couverts en plastique

On aurait pu éviter : ce côté du Grand Canyon

On recommande : les smoothies aux dattes, Cabazon Dinosaurs, le campsurfing, Red Rock canyon